En société, on est censé éviter de parler sexe, argent et religion. Ce sont des sujets qui fâchent. En ce qui concerne le premier, j’ai toujours beaucoup de mal à me retenir, je dois bien le reconnaître. En fait, quitte à être honnête, autant l’être jusqu’au bout : je dois avouer que je parle beaucoup argent et religion aussi. Mea culpa.
Argent, surtout – oui, je sais, ça fait rat, surtout avec ma note du 21 juillet, j’ai honte. L’argent, c’est quelque chose d’important dans la vie (j’allais écrire dans ma vie), surtout quand on en a pas. On doit être nombreux à être passés par là. On croit qu’on va goûter aux joies de l’indépendance, et puis on tombe de chez BisounoursLand.
Ici, c’est mon blog, alors rien à foutre. Je vais dire ce que je m’empêche de dire en société, je vais parler fric. De toute façon, personne ne le saura jamais, à part BB et Garulfo (biz).
Résumé des épisodes précédents :
Je bosse depuis à peine plus de deux mois et je découvre les joies de la vie vraiment indépendante.
La joie de faire ses comptes toute seule.
La joie de surveiller bred.fr d’un œil inquiet pour voir si cette putain de paie est enfin tombée.
La joie de se demander chez qui on va squatter pour laver son linge parce qu’on a complètement oublié d’inclure le Lavomatic dans le budget.
Bon. Je m’aperçois que je fais tout un scandale et que je me plains beaucoup pour rien. Tout bien réfléchi, je le vis bien. Je m’accorde toujours mes bières hebdomadaires. Je fais l’impasse seulement sur les fringues, les CDs, les bouquins et la bouffe (est-ce que les pâtes, ça compte comme de la bouffe ?).
Là j’angoisse seulement un peu parce que je viens de finir mes comptes. Deux heures passionnantes, qui marqueront mon existence. Alors il y a une bonne, et une mauvaise nouvelle (pour moi, évidemment, le reste du monde s’en tamponne – Peebee, si tu nous regardes).
La bonne, c’est que je suis hyper fière de moi : j’ai trouvé le même score que le mec de la Bred. Et je suis une vraie vraie quiche en maths.
La mauvaise, c’est qu’il me reste mille balles pour vivre jusqu’à la fin du mois. Sans compter les factures qui ne sauraient manquer de tomber d’ici là. Je parle en francs, évidemment. Eh ouais, les billets d’avion pour la Bulgarie, le loyer et les CBs du mois dernier d’un coup d’un seul, ça fait mal. En maniant les chiffres, j’avais l’impression de jouer avec des millions
Elle est belle la vie indépendante. Je viens de passer dix minutes au téléphone avec mes parents pour leur parler, de la pluie, du beau temps, de la vie à Paris, et du fait que, éventuellement, je leur taperais bien deux mille francs.
Personne est dans le même cas que moi (oui BB, je sais, je sais…) ? On monte un « pas-de-thunes Anonymes » ?
Allez. Je serre les poings, j’arrête de jouer ma Cosette, et je me concentre : un jour, j’y arriverai.